Son histoire

VERT LE PETIT AUJOURD’HUI par Monsieur Guy Leclerc. Depuis le début du siècle, Vert-le-Petit, gros bourg rural, a toujours eu une population atypique du fait du rattachement au village des centres du Bouchet. Véritable baromètre du dynamisme d’une ville, la démographie est un critère très important. Aussi les résultats de chaque recensement sont toujours très attendus, ils permettent d’avoir un instantané à un moment bien précis de la vie de notre communauté. Au 08 mars 1999, Vert le Petit compte 2422 habitants presque également répartis : 1233 femmes et 1199 hommes, soit une densité de 355 habitants au km². La population est en forte hausse par rapport au recensement précédent. En neuf ans, depuis 1990, la commune a gagné 397 habitants ; depuis 1975, 606 habitants et en un siècle, 1573 habitants. Elle a presque triplé sa population. En 1901, une densité de 124 habitants au km² était déjà très remarquable pour l’époque dans une région essentiellement vouée à l’agriculture. Actuellement, l’identité du village se schématise ainsi : Vert le Petit fait parti de l’arrondissement d’Evry, du canton de Ris-Orangis. Code Postal : 91710 Département : Essonne – Région : Île-de-France

Au 1er janvier 2016, la population légale de Vert-le-Petit est de 2 780 habitants. (source INSEE)

Blason de la ville de Vert-le-Petit

Les armoiries de la commune ont été crées en 1988. Elles ne répondent pas strictement aux lois héraldiques mais veulent plutôt symboliser le sens que les Vertois veulent donner à leur commune. La première partie : d’azur, au poisson et aux quatre ondes fascées d’argent, symbolise la vocation piscicole de la commune dont un cinquième du territoire est recouvert d’étangs créés au siècle dernier par l’extraction de tourbe dans la vallée de l’Essonne. La deuxième partie : de sinople au lion de sable symbolise Abraham Duquesne, lieutenant général des armées navales de Louis XIV qui fut à la fin de sa vie seigneur de Vert le Petit. En réalité, les armoiries de Duquesne sont : d’argent, au lion de sable, lampassé et armé de gueules. La présence de vert dans les armoiries de la commune est une référence transparente à son nom. La troisième partie : de gueules, aux épis de blé en faisceau en pal, d’or, symbolise la vocation agricole de la commune dont la moitié du territoire est occupée par des cultures céréalières.

Celui-ci fut bien évidemment marqué, ici, par les deux guerres mondiales, compte-tenu, en particulier de l’existence de l important centre militaire que constituait la Poudrerie nationale.
Pendant la guerre de 1914 à 1918, ce furent 5 000 travailleurs autant femmes qu’hommes qui produisirent, au Bouchet, des quantités énormes de poudre et de munitions pour les besoins du front. De 1920 à 1940, sans pour autant interrompre totalement la fabrication de munitions classiques, l’établissement orienta une grande partie de son activité vers de nouvelles technologies liées à l’hypothèse d’un conflit où seraient mis en œuvre des procédés chimiques, biologiques et bactériologiques. Pendant cette période, l’emprise des terrains utilisés pour les besoins de la poudrerie et de la station d’essais atteignit 100 ha.
Dans le même temps, les étangs de Vert le Petit devenaient le paradis des pêcheurs de la région.

Et maintenant : de nos jours, la commune est connue par l’existence sur son territoire de plusieurs établissements, au Bouchet, tant de recherches que de fabrication de produits à haute valeur ajoutée qui regroupent un peu moins de 800 personnes (au lieu de 1200, il y a une vingtaine d’années). Elle est connue aussi par le site pittoresque de la vallée de l’Essonne, dont une bonne partie, propriété de la commune, accueille, surtout à la belle saison, de nombreux promeneurs et randonneurs.
La population(environ 2500 habitants au recensement de 1999) ayant pratiquement triplé en un siècle, le taux d’emploi sur place s’avère maintenant très insuffisant et, malheureusement, le village a tendance à devenir une commune dortoir parmi d’autres.

En 1801, Verlepetit comptait 463 habitants dont plus de 400 dans le bourg qui se présentait sous la forme d’un village-rue dont les chaumières, bordées de potagers s’étiraient de part et d’autre de la rue du Bouchet(actuelle rue du Général Leclerc), de la rue de la Croix(rue de la liberté) et de la rue d’enfer(rue Amand Louis). De place en place, on rencontrait des bâtiments plus importants : la grande ferme, la ferme de la croix, anciennement propriétés du seigneur et, bien sûr, l’église.
La commune connut pendant ce siècle, d’importantes mutations.
Tout d’abord le nom du village changea d’orthographe. On rencontrait de plus en plus souvent : VerT le Petit au lieu de Ver le petit, tout lien avec l’étymologie : Ver=aulne, disparaissant alors. Ce changement fut définitif à partir de 1830.
En 1820, une terrible explosion détruisit la poudrerie d’Essonne (et une bonne partie du bourg). Le gouvernement décida alors le transfert de l’établissement au Bouchet. Il acheta une partie de l’ancien parc du château, l’emplacement de celui-ci et ce qui constituait la manufacture d’armes du Bouchet pendant la Révolution et l’Empire soit environ 25 ha Au cours du siècle, d’autres acquisitions suivirent, portant la superficie de la poudrerie à plus de 60 ha en 1900.
A partir de 1835, l’exploitation commerciale de la tourbe dans le fond de la vallée de l’Essonne transforma, en une soixantaine d’années, la prairie marécageuse en une succession d’étangs entourés d’espaces boisés. Une bonne partie de ces tourbières fut créée dans des marais appartenant, de temps immémorial, à la communauté des habitants, avant de devenir propriété privée de la commune. Les ventes successives du droit d’extraire la tourbe, consenti à des entreprises, fut alors une véritable manne pour Vert le Petit qui, pendant plusieurs décennies «vécut de ses rentes ».
La main d’œuvre employée dans les tourbières, le nombre croissant de Vertois travaillant à la poudrerie donnèrent à la commune un visage particulier. On y vit disparaître, plus tôt que dans la plupart des communes voisines, de nombreux petits cultivateurs et vignerons tandis que beaucoup d’anciens bâtiments à usage agricole furent transformés en logements. Dans le même temps, la tuile remplaçait le chaume sur les toitures.
Sans que le périmètre construit se soit beaucoup agrandi, la population de la commune se trouva portée à 849 habitants en 1901 (dont une compagnie de 152 artilleurs à la caserne du Bouchet).

Plusieurs événements importants ont marqué, à cette époque, la vie du village :

  • La mort tragique du curé de la paroisse, victime des massacres de septembre 1792.
  • L’exécution, en 1794, de l’ancien marquis du Bouchet, le duc de Mouchy, guillotiné ainsi que sa femme.
  • L’achat par Henri Sanson, bourreau de la Révolution, du presbytère vendu comme bien national.
  • Pendant la Révolution, le Marquisat du Bouchet fut démembré, certaines parties vendues comme biens nationaux, d’autres séquestrées et utilisées par l’Etat (comme le Moulin de Gommiers, transformé en manufacture d’armes). La plus grande partie fut vendue volontairement par les Noailles après leur retour d’émigration, sous le Consulat.
  • Les Vertois profitèrent peu de ces ventes qui bénéficièrent surtout à de riches bourgeois.

En 1637, Pierre Boucher, contrôleur de l’artillerie, sieur d’Essonville (à Brétigny), acheta le Bouchet à la famille Tambonneau avec les privilèges qui s’y rattachaient, en particulier le droit de haute justice. Puis, en 1640, il échangea, avec le prieuré de Longpont, des biens qu’il possédait à Brétigny contre ce que les moines détenaient à Ver le petit dont certains droits féodaux. Il réunit ainsi en une seule main, les fiefs du Bouchet et de Verlepetit. Quelques années plus tard, il acheta les biens de la famille Jacquelot dont ce qui composait le fief Sainte-Catherine. Ainsi, à partir du milieu du XVIIème siècle, les différents fiefs de la paroisse furent tenus par des laïques.
Pierre Boucher décéda à la fin de l’année 1652, pendant les troubles de la Fronde, qui ravagèrent la région. Il était alors criblé de dettes. Sa succession, saisie, en particulier tout ce qu’il possédait à Vert le petit, fut adjugée par décret, à Messire Roland Gruyn, fils d’un riche cabaretier parisien, mais noble parce que «secrétaire du Roi », charge anoblissante. Déjà détenteur de fiefs à Verlegrand, dès 1658, celui-ci obtint du roi Louis XIV, l’érection de ses différents fiefs, en « baronnie du Bouchet-Valgrand ». Verlepetit devint, à cette occasion : Valpetit, du moins dans les divers documents émanant des seigneurs. Pour les petits Vertois, et pour longtemps encore, ce fut toujours : Verlepetit. Le nouveau baron fit réaliser d’importants travaux d’amélioration au château et dans le parc de celui-ci. Puis quelques années plus tard, il revendit «la baronnie du Bouchet avec ses circonstances et dépendances » au Prince de Conti et à sa femme, Anne Laure Martinozzi, une des nièces du cardinal Mazarin. Le magnifique château du Bouchet-Valgrand, que l’on comparait, à l’époque au premier Versailles, construit dans un superbe parc de 60 ha, n’a pourtant jamais été une demeure à laquelle se soit attachée une famille. Il s’agissait plutôt d’une résidence campagnarde, pour de riches et puissants seigneurs possédant déjà un grand hôtel particulier à Paris, qui ne firent que de courts séjours au Bouchet avant de revendre l’ensemble de la baronnie. Le plus célèbre des propriétaires de cette époque (mais pas le plus riche, loin de là) fut Abraham Duquesne, lieutenant général des armées navales à qui, une royale dotation de 300 000 livres permit d’acquérir la Baronnie du Bouchet-Valgrand, en récompense des «éminents services » rendus à Sa Majesté Louis XIV qui, pour les mêmes raisons érigea la baronnie en Marquisat du Quesne. Mais, malgré ses mérites ainsi reconnus, Abraham Duquesne ne fut jamais promu amiral, parce qu’il était protestant en un temps où il fallait être catholique… Pour la même raison, lors de son décès, en 1688, il fut enterré quelque part, dans le parc de son château du Bouchet, sans aucun monument funéraire. Après sa mort, ses héritiers ne purent pas conserver la propriété. Elle fut revendue quelques années plus tard à Marc-Antoine Bosc, beau-frère de Henri Duquesne, le fils aîné d’Abraham. Lui non plus n’en resta pas très longtemps propriétaire, ses biens ayant été saisis pour dettes. Le Quesne fut vendu, une nouvelle fois, par décret en 1720. Le nouvel acheteur, Claude le Bas de Montargis, bénéficia, lui, du titre de : Marquis du Bouchet-Valgrand. Plus attaché, semble-t-il à son domaine que certains de ses prédécesseurs, il reprit une politique d’extension de son marquisat. A son décès, en 1741, celui-ci s’était accru des Renouillères à Saint-Vrain, de l’Epine à Itteville et de la ferme de Montaubert à Verlegrand. Par le mariage de sa petite-fille, Anne Claude Louise d’Arpajon avec un membre de la famille Noailles-Mouchy, le Marquisat du Bouchet entra alors dans le patrimoine de celle-ci. En 1784 le château, inhabité depuis des années, fut vendu par la famille Noailles-Mouchy et démoli.

Au milieu du XVIème siècle, l’Hôtel-Dieu de Paris vendit ce qu’il possédait au Bouchet à un seigneur laïque, Michel Tambonneau, un des présidents de la chambre des comptes de Paris. Lui et ses descendants, membres de la noblesse de robe, procédèrent à de nombreuses acquisitions de terres situées à Verlepetit, pour agrandir leur propriété du Bouchet, profitant en particulier de la misère du temps, liée aux guerres de religion. De nombreux petits cultivateurs se retrouvèrent ainsi locataires, là où ils étaient propriétaires auparavant. Cette même famille fit construire, vers la fin du XVIème siècle ou au début du XVIIème, un beau château de plaisance, comprenant un corps de bâtiment central, encadré de quatre pavillons d’angle, ceinturé de douves d’eaux vives, alimentées par la Juine. A la même époque, Misery devint la propriété de riches bourgeois, tandis que François Jacquelot, procureur au Parlement, faisait l’acquisition du fief de Sainte-Catherine.

Il faut attendre le début du 12ème siècle et le cartulaire du prieuré Notre-Dame de Longpont, pour qu’il soit question d’une paroisse appelée Ver parvum, avec une église (pas celle de maintenant).
Ver parvum, en latin roman, signifie Ver le petit. Le premier terme vient du Gaulois : Verna, mot qui signifie Aulne. On rencontre plus souvent ce toponyme sous la forme : Verne ou Vergne.
Sensiblement à la même époque(12ème siècle ) «de Bocheto » : le Bouchet apparaît comme un lieu habité.
Des seigneurs ecclésiastiques : les archives des communautés religieuses, les mieux tenues et les plus complètes, à l’époque, nous apprennent, qu’au début du 12ème siècle, les trois sites habités de l’actuelle commune avaient pour seigneurs des établissements tenus par des religieux :

  • Le chapitre Saint-Marcel et aussi la collégiale Saint-Spire de Corbeil, à Misery.
  • Le prieuré de Longpont dans le village, où quelque temps plus tard, on rencontre aussi les sœurs de Sainte- Catherine du Val des écoliers.
  • Les maîtres et frères de l’Hôtel-Dieu de Paris au Bouchet.

Le lien, entre les habitants de ces différents sites habités, était l’église paroissiale, ayant pour patron Saint-Martin de Tours. Construite sous le règne de Saint-Louis(2ème moitié du 13ème siècle), c’est celle que nous connaissons.
Dans les annales de cette période, il est peu question du village. Comme tous ceux de la région, il eut beaucoup à souffrir des effets de la Guerre de Cent ans. A la fin de celle-ci, au début du règne de Louis XI, la paroisse ne comptait plus que 8 foyers, soit une quarantaine d’habitants.

Une pointe de framée, une lame d’épée rouillée, trouvées à proximité de l’antique chemin d’Etampes à Corbeil qui coupait en travers le territoire communal, nous prouvent que les Mérovingiens, à l’époque du roi Dagobert, eux aussi connaissaient les lieux. Mais si leur implantation permanente, à cette époque, est attestée à Itteville, Leudeville et Vert le Grand, rien ne prouve qu’il en soit de même ici.
A moins que… le lieu-dit «miseriacum » (Misery maintenant) dont il est question, en 829, dans un cartulaire de l’abbaye de Saint-Denis, qui signifie «les ruines », ne se rapporte à une ancienne Villa(ferme avec ses dépendances) mérovingienne, dont les ruines étaient encore très visibles au début du 9ème siècle.

Les traces d’un foyer magdalénien (- 12 000ans environ), accompagnées de quelques silex taillés et d’éclats de taille, au bord de l’ancien sentier muletier de la Ferté-Alais à Corbeil, un morceau de hache en silex poli (environ- 5 000 ans), ramassé dans un champ, au-dessus du cimetière, témoignent très modestement d’une présence humaine, vraisemblablement temporaire, sur le territoire de la commune, à ces époques reculées.